Le grand vide
Ces derniers mois, j’avais la tête pleine de pensées, de doutes, de pressions que je m’imposais toute seule.
Mais je me sentais vide, avec l’impression que j’allais littéralement exploser de l’intérieur. J’avais envie de pleurer, mais je n’y arrivais pas. Mon corps était en mode automatique.
Et puis, cela fait un moment que je ne crée plus avec le feu au creux de mon ventre, plus d’envie, plus de joie, plus d’élan. Je crée pour vendre, rien de plus.
Alors j’ai commencé à me poser des questions… Dépression ? Burn-out ? Pré-ménopause ? Crise de la quarantaine… en avance ? Ou simplement une énorme crise existentielle ?
Avec une activité à la maison, je ne me suis jamais vraiment laissée le droit de ralentir et encore moins le droit d’aller mal. Comme si le fait de travailler de chez moi m’obligeait à aller bien, tout le temps.
C’était un état de fatigue mentale que je n’avais encore jamais connu, et il était hors de question de me laisser engloutir par ce trou noir. Je suis une optimiste, je savais que ça passerait, mais il fallait un coup de fouet.



S’oublier en chemin
J’étais toujours en mouvement. Souffler, faire une pause, ça n’existait pas dans mon vocabulaire, ni professionnel, ni personnel.
J’ai testé de nouvelles choses : peindre, travailler l’argile, j’avais plein d’idée pour mon blog, j’ai tentée de me former au marketing, au SEO…
Je me suis dit que ça me faisait du bien, que c’était une sorte de suite pour avancer.
Mais je voulais surtout être plus visible, plus intéressante, vendre plus.
J’essayais d’appliquer les conseils pour tenter de paraître authentique, en montrant mon quotidien de créatrice à l’atelier, mes looks, mes lectures, mes nouvelles activités naissantes…
Je me suis trahie en devenant ce que je fuis, une version marketée de moi-même.
Le déclic
J’ai tout remis en question : notre mode de vie, mes choix, notre maison, mon activité.
J’ai voulu tout arrêter : blog, boutique, bijoux, disparaître des réseaux.
J’ai pensé à vendre notre maison, à vendre tout ce qui est inutile et partir découvrir la vie nomade, une autre façon de vivre, plus légère, plus vraie. Moins connectée et surtout plus alignée avec cette fille qui rêve de liberté. Je voulais partir sur les Chemins de Compostelle, voir ce que la vie avait à me raconter.
Et puis Eva m’a dit :
« Maman, tu dis tout le temps que tu veux partir seule… mais tu ne le fais jamais. »
J’ai compris que j’avais besoin d’appuyer sur PAUSE, de sortir de la routine, de la charge mentale. J’avais besoin de silence, de nature et de solitude.
Je ne pensais plus qu’à une chose : organiser mon évasion.
Mais j’étais de plus en plus perdue, alors j’ai fait appel à Judith qui est coach de vie, et elle m’a posé une question : « Est-ce que tu connais tes valeurs ? »
Je n’y avais jamais pensé, ou peut-être que je les avais oubliées.
Et en y réfléchissant, ce que je ressentais, c’était un vrai décalage entre la vie que je menais et la personne que j’étais (mes valeurs perdues en chemin).



Mon évasion
J’ai finalement choisi la montagne, pour un séjour plus simple à organiser, plus réalisable dans un premier temps. Le départ a été repoussé de 15 jours à cause de la météo. Les jours les plus longs de ce début d’année, parce que je ne pensais plus qu’à ça : Partir loin, avec le strict minimum, marcher seule et pouvoir enfin me vider la tête. J’étais décidée.
Je suis partie cinq jours, avec ma petite Saxo (mon camping-car), mon sac, mes jambes et le doudou d’Eva pour compagnon de route.
Des heures et des kilomètres de rando, des mètres de dénivelé, jusqu’à l’épuisement.
Seule au monde, entourée de montagnes, de forêts et de silence, avec un mélange d’excitation, de peur et de fierté.
Je sortais complètement de ma zone de confort, physiquement, mentalement et émotionnellement.
J’ai dormi dans ma voiture, me suis lavée à l’eau glacée, j’ai grimpé, transpiré, mais surtout j’ai retrouvé ce sentiment d’être vivante, à ma place.
L’effort et l’inconfort m’ont permis de me rappeler que j’étais forte. Ils m’ont poussée à me dépasser, à me recentrer, à respirer autrement. À habiter pleinement mon corps.
Et je crois que j’ai besoin de petits défis comme celui-ci pour maintenir le cap ; pas forcément réguliers, mais quand je sentirai le besoin.
Ralentir, pour une vie plus douce et plus vraie
Le retour
À mon retour, j’ai continué à marcher des heures, chaque jour, pour continuer à m’épuiser physiquement.
Mon corps bougeait mais mon esprit, commençait enfin à ralentir.
Et peu à peu, ma maison, mon jardin, mon atelier, sont redevenus mon refuge, mon cocon, mon havre de paix. Comme si tout retrouvait le soleil.
Ce voyage n’était pas une fuite, mais une reconnexion, une preuve que j’étais capable.
Mais aussi une façon de montrer à Eva, qu’elle aussi, pourra avancer seule plus tard, sans attendre l’approbation des autres. Qu’elle peut se faire confiance (ce qui m’a toujours manqué).
Je ne me laisse jamais le temps de connaître l’ennui, et pourtant j’avais besoin de ralentir, pour une vie plus douce et plus vraie. Il fallait que je freine le rythme de mon esprit pour atteindre ce silence intérieur, retrouver mes valeurs, mais pour ça mon corps, lui, avait besoin de mouvement.



Vers l’apaisement
J’ai refais une séance avec Marina, également coach de vie. On a reparlé de mes valeurs sur lesquelles je pense avoir enfin mis le doigt. Elle m’a posé des questions auxquelles je n’ai pas su répondre sur le coup. Mais depuis ces graines-là ont commencé à germer.
Je ne sais pas encore exactement où ce chemin me mène… mais je sais qu’il m’éloigne de ce qui m’épuisait, et me rapproche de ce qui m’apaise. Et c’est tout ce dont j’ai besoin, pour l’instant.
Cette fatigue mentale est profonde et je sais que je ne peux pas la réparer en une nuit de sommeil, mais marcher chaque jour (sous le soleil, pluie, vent), me fait beaucoup de bien, c’est le moment que je prends pour m’écouter et ralentir.
Et j’accepte enfin, que parfois, s’arrêter de penser, c’est aussi avancer autrement.

Merci
Vous avez été nombreuses à vous inquiéter pour moi… Merci, vraiment pour vos messages.
Je crois que je vous devais bien un petit mot des plus sincères.
C’est cette direction que je veux donner à mon blog : un espace où je me sente assez à l’aise pour parler librement, avec les émotions qui me traversent. Je veux du vrai, pas un semblant d’authenticité.
Et toi,
Tu as déjà ressenti ce besoin de ralentir, de te retrouver, de tout remettre en question ?
Quelles valeurs te ramènent à toi, quand tout est flou ?
Je serais heureuse de lire ton histoire 💬
Ralentir, pour une vie plus douce et plus vraie